Violations des droits humains en RDC : Accusée d’être une collaboratrice de l’AFC/M23, Madame Yolande Yala menacée de mort.

Violations des droits humains en RDC : Accusée d’être une collaboratrice de l’AFC/M23, Madame Yolande Yala menacée de mort.

Source : La Manchette
Juin 2025

La Constitution de la République Démocratique du Congo protège les droits fondamentaux en son article 16 qui déclare : la personne humaine est sacrée et garantit le droit à l’intégrité physique et morale, ainsi que l’interdiction de traitements cruels, inhumains ou dégradants. Malheureusement, les personnes chargées de faire appliquer cette pertinente disposition constitutionnelle, ne remplissent pas leur mission comme il se doit. C’est cela qui est à la base de multiples tracasseries que documentent les organisations de défense des droits humains.

En effet, madame Yolande Yala, congolaise de son état, vendait au marché Somba Zigida, dans la commune de Kinshasa, des haricots venant des villes de Goma et Bukavu par avion-cargo.

Elle entretenait de meilleures relations d’affaires avec le fournisseur de ces haricots très prisés dans la capitale. Curieusement, à partir de la date du 15 mars 2025, elle constate la présence aux alentours de ce marché, des personnes suspectes posant des questions aux vendeurs et vendeuses sur les relations que ses amies et elle entretiennent avec le fournisseur ainsi que sur l’identité du propriétaire du dépôt de ces marchandises. Leurs sacs de marchandises sont fouillés.

Enfin de compte, tout le monde au marché se rend compte que ces suspects sont des agents de sécurité qui, après le marché, les filaient discrètement jusqu’à leurs domiciles.

Ainsi, lorsqu’elle se rend au dépôt le 22 mars 2025 pour sortir son lot de haricots, elle constate que le dépôt a été détruit et de nombreux policiers se tenaient devant. En compagnie de ses deux amies vêtues de foulards comme d’habitude, elle s’informe auprès des voisins sur ce qui s’est réellement passé. Elle entendra dire que les agents de sécurité bien armés étaient venus la nuit fouiller le dépôt croyant y trouver des armes qui seraient venues de l’AFC/M23 de Corneille NAANGA et Bertrand BISIMWA pour renverser le pouvoir en place à Kinshasa.

Et que la sentinelle ainsi que le gérant et deux mamans venues très tôt pour retirer leurs produits ont été mis aux arrêts. Les agents de services de sécurité ont prétendu que ce dépôt de marchandises appartiendrait à Henri Maggie qui a rejoint l’AFC/M23. Et que tous ceux qui y conservent leurs produits seraient des collaborateurs de ce mouvement rebelle.

L’un de ces agents de sécurité qui venait souvent importuner les vendeuses au marché qui a reconnue madame Yolande YALA dans la foule, l’accuse sans raison d’être responsable dudit dépôt.

Tous les vendeurs étaient en débandade, du fait que la milice de l’UDPS (Forces du
Progrès) les pourchassait, avec des menaces de mort. Dans ce désordre, un élément de cette milice la frappe dans le dos avec une barre de fer. Une fois tombée à terre, un coup de machette lancé contre elle va plutôt atteindre une autre femme décédée sur place.

Pour se soustraire de ces poursuites, elle ira se cacher chez sa belle-sœur dans la commune de la N’Sele qui relate toute la scène à son mari une fois de retour à la maison. Pendant ce temps, les agents allaient la chercher même chez cette belle-sœur qui sera obligée de lui faire changer constamment de lieu pour la protéger.

Trois jours après, sa belle-sœur, infirmière de son état, se rend en ville pour l’achat de produits pharmaceutiques, et là, elle rencontre son frère Papy, un agent de la milice de l’UDPS qui lui raconte comme elle est allée proférer des menaces chez lui, simplement parce que ne sachant pas où se cache son épouse. Pris de colère, ils ont frappé à la machette son fils qui est sérieusement affaibli.

De retour à N’Sele, il lui montre les photos du jeune homme tabassé. A ce moment, elle finit par prendre la mesure du danger qui la guette. C’est alors que le mari de sa belle-sœur va décider de l’aider à sortir du pays. Par le canal de son ami qui était un membre de staff du boxeur Martin BAKOLE, il était possible de faire figurer son nom sur la liste de ceux qui devaient aller soutenir le boxeur congolais lors de son combat à Efe Ajagba, en Arabie Saoudite. Elle réussit donc à voyager sous un nom d’emprunt.

Si de telles aux paisibles citoyens se poursuivent, quelle image la République Démocratique du Congo va-t-elle donner dans le concert du monde ? La question reste posée …

La rédaction