Insécurité en RDC :Persécutée et contrainte à l’exil par le pouvoir en place :  Madame Naomi Mandombo , invisible à Kinshasa

Insécurité en RDC :Persécutée et contrainte à l’exil par le pouvoir en place : Madame Naomi Mandombo , invisible à Kinshasa

Source : Correspondance Particulière
2024

En République démocratique du Congo, les principes fondamentaux des droits humains semblent de plus en plus relégués au second plan. Dans un climat de méfiance alimenté par les tensions persistantes dans l’Est du pays, de simples affiliations professionnelles peuvent suffire à faire basculer une vie. Travailler pour une entreprise appartenant à un ressortissant de cette région devient, pour certains, un motif d’accusation de collusion avec le mouvement rebelle M23. Ces soupçons, souvent infondés, se traduisent par des arrestations arbitraires et des atteintes graves à la dignité humaine. Pourtant, la RDC est signataire de la Charte universelle des droits de l’homme, de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, et sa propre Constitution interdit toute forme de tracasserie.

C’est le cas de madame Naomi MANDOMBO qui, souffrira de ces atteintes à ses droits. De nationalité congolaise, née à Kinshasa, elle est originaire du Sud-Ubangi.

Son père, cadre à la Banque Centrale du Congo qui comptait parmi les grands défenseurs de droits humains, sera assassiné en 2018 dans des conditions non encore élucidées sous le régime de Joseph Kabila. Son seul péché était d’être l’ami de Floribert Chebeya, un autre militant des droits d’ l’homme assassiné par le même pouvoir.

Dès la fin de ses études universitaires, Naomi est employée à la Banque Centrale du Congo en qualité de chargée de la clientèle et de gestion grâce à l’intervention d’un ami de son père. Elle y travaille en collaboration avec Freddy Nzonga, Directeur de traçabilité qui venait faire des versements sur le compte de la société minière de Bisunzu. Ce dernier lui proposera de travailler à la succursale de cette société à Kinshasa dont le président directeur général était Edouard Mwanga Chuchu, député national de son état. Il s’agit d’une société d’exploration et d’extraction de minerais, possédant l’un des plus grands gisements de coltan d’Afrique. C’est ainsi qu’à la fin de son contrat à durée déterminée de 12 mois à la Banque Centrale, elle reprend contact avec Nzonga pour son engagement à la Succursale de Kinshasa. Elle y fait la connaissance de Wivine Muhoza, directrice chargée de l’Administration à Kinshasa.
Mais, le 13 juin 2022, une guerre éclate à l’Est du pays, la ville frontalière de Bunagana est occupée par les rebelles de M23. Du coup, s’engage la traque des Congolais d’origine rwandaise et de ceux supposés travailler en lien avec le Rwanda.
C’est dans ce climat de tourments qu’elle se retrouve dans le viseur du pouvoir en place, accusée de collaborer, et de vendre le pays au groupe insurrectionnel du M23.

Suite à ces fausses accusations, elle sera arrêtée et jetée dans les geôles de l’Agence Nationale de Renseignements le 4 mars 2023, trois jours après l’arrestation d’Édouard Mwanga Chuchu, député et PDG de la société minière de Bisunzu le 1er mars 2023 à Kinshasa.

Le pouvoir de Félix Tshisekedi l’accuse de travailler et collaborer avec Mwanga Chuchu et le mouvement rebelle du M23. Jetée dans une cellule, elle sera présentée à un homme se présentant comme un Lieutenant de renseignement . Tandis que son collègue chargé de sécurité est pris à part dans un autre bureau par un autre OPJ.

L’Officier de Police judiciaire la soumet à un interrogatoire.
Pour cet OPJ, c’est Mwangachuchu, le M23 et ses employeurs qui financent les agents et l’entreprise. Il va jusqu’à préciser qu’elle n’aura la vie sauve que si elle répond à toutes ces questions et décline l’identité de ces gens.

Il voulait donc savoir si elle est en contact avec certains organismes rwandais et si elle connait une certaine dame rwandaise du nom de Blandine UMUZIRANENGE.

A la fin de l’interrogatoire qui a duré 3 heures, le verdict de l’OPJ est tombé: elle est poursuivie de plusieurs chefs d’accusations: Trahison, atteinte à la sureté de l’Etat et association de malfaiteurs, complicité avec un mouvement terroriste et d’autres ennemis de la République, incitation de la population à commettre des actes contraires à la loi. L’OPJ décide de la maintenir dans la cellule en attendant sa présentation devant le magistrat pour sa défense.

Des sévices corporels accompagnent Nahomi chaque fois dans la cellule pour prouver qu’ils ne sont pas des gens avec lesquels on peut composer. Même les lieux de détentions pour la dame était un enfer, disons mieux » son Golgotha ‘‘.Les cicatrices qu’elle porte sur son corps prouvent à suffisance combien elle a été torturée, tout cela pour qu’ils obtiennent les aveux de sa part.

Pour se soustraire de tant de frayeur indescriptible , beaucoup des membres de la famille de Naomie , ont fini par quitter leurs toits pour aller se terrer quelque part, sans autre précision. On n’aurait pas tort de le déclarer disparus .Il reste à savoir s’il leur sera possible de se rencontrer un jour.

C’est par miracle du ciel que Naomi Mandombo est parvenue à se soustraire des geôles de la mort et qu’elle se trouverait pour le moment sous d’autres cieux, avons-nous appris des certains de ses proches, sans beaucoup plus de précisions !
Nous dénonçons avec la dernière énergie cette façon de faire du pouvoir congolais en ce moment où l’on aspire à un véritable État de droit, où la vraie justice doit avoir droit à la cité.
C’est à cause de tout ceci que le pouvoir de Kinshasa est classé au rang des pouvoirs dictatoriaux et la République Démocratique du Congo au rang des États à haut risque !
Nous ne pensons pas que l’héritage dictatorial des régimes passés soit encore suffisamment vivace dans le cœur de nos compatriotes pour être une source d’inspiration et nous le disons d’espérance.
A Bon entendeur …!